Une rencontre [NUIT] [LIBRE]

Personnalité froide

Premier RP de Dana Talbot
Nuit de pleine lune

C'était, dans la nuit brune
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?

Es-tu l'œil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard ?

N'es-tu rien qu'une boule,
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule
Sans pattes et sans bras ?

Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer ?

Sur ton front qui voyage,
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité ?

Est-ce un ver qui te ronge
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci ?

Qui t'avait éborgnée,
L'autre nuit ? T'étais-tu
Cognée
A quelque arbre pointu ?

Car tu vins, pâle et morne,
Coller sur mes carreaux
Ta corne
A travers les barreaux.

Va, lune moribonde,
Le beau corps de Phébé
La blonde
Dans la mer est tombé.

Tu n'en es que la face
Et déjà, tout ridé,
S'efface
Ton front dépossédé…
[...]

Dana se tenait là, bien droite dans la plaine, récitant à voix basse un poème d'Alfred de Musset. Un poème sur la Lune. Tiens donc, le poète n'avait pas l'air de porter dans son coeur l'astre nocturne. Tout le contraire de Dana. La pâle jeune fille était dehors bien tard, exprès pour admirer la face blême de la Lune. Elles avaient toutes deux pour points communs la pâleur et la froideur.

Dana portait une chemise blanche et un jean. Une tenue plutôt basique pour un Héritier d'Adrian, tiens. Mais c'était plus pratique et plutôt confortable.

Elle se tenait là, bien droite dans la nuit, au milieu de la plaine lunaire. Une légère brise balayait ses cheveux noirs. L'herbe qui s'étendait à perte de vue brillait, illuminée par la pleine lune, si particulière en ces lieux reculés. Un léger tapis de brouillard commençait à couvrir une partie du sol, en plaques irrégulières couleur linceul. Sans doute provenait-il de la plage d'Echos. La jeune fille n'essayait même pas d'imaginer à quoi devait ressembler la plage. Inondée de brumes, propice aux mystères... Un bel endroit, mais dangereux. De nombreuses bêtes rodaient sur l'île, encore plus à la tombée de la nuit.

A cette heure, Ciel devait se trouver dans l'aile principale du manoir. Ou bien dans son appartement à Médalionn. Et les deux plus jeunes ? Sans doute au manoir aussi. Dana soupira en passant la main dans ses cheveux. Elle n'allait pas tarder à rentrer, sans doute. Et si Ciel était au manoir, elle jouerait peut-être du piano avec lui. Elle voyait déjà ses doigts effleurant les touches aussi blanches qu’elle, les faisant chanter d’une voix claire et assurée. Elle aimait la musique, l’Impératrice de Glace, elle aimait la voix des instruments. Il fut une époque où les plus beaux morceaux étaient assurés de la voir verser une larme devant tant de beauté. Mais à présent elle ne pouvait plus se permettre de telles faiblesses. Elle devait rester forte pour diriger la Lumière. S’opposer à Ciel n’était pas de tout repos… Mais elle tiendrait bon et ne le laisserait pas gagner cette dangereuse partie d’échecs si facilement…

Un bruit fit se retourner la jeune fille.

Gardien

La lueur rouge-orangée de la face, habituellement blafarde, de la lune faisait miroiter les minces particules du corps ectoplasmique au travers d’un des multiples trous dans l’ardoise carbonisée du clocher. Ses yeux d’un bleu évanescent semblaient se nourrir de ce miroitement magnifique. La transe fut brutalement interrompue par le passage d’une dame blanche à travers ses molécules instables. Le rapace se posa quelques battements d’ailes plus loin, un rat d’une taille impressionnante dans le bec. Elle jeta un regard vers une trainée de poussière étrange devant le trou quelle venait de passer, ne trouvant pas de réponse, se désintéressa de l’épineux problème et entrepris de gober le monstre qui lui servirait de super pour quelques jours contre trois ou quatre de ses plumes d’ivoire nacrer.

Morgan soupira et l’oiseau tourna la tête, puis retourna à son rat. L’ectoplasme haussa les épaules et rejoins le parquer vermoulu du clocher trois ou quatre mètres plus bas. Ne s’arrêtant pas pour détruire le parquet sous le poids de sa chute – tout deux inexistant – il traversa celui-ci ainsi que tous ceux qui le séparaient de la cloche au sol. Il passa la grande porte qui penchait dangereusement vers l’intérieur et ce trouva sur le parvis de l'église, non loin de la funeste Grand-Place de la capitale.

Soudain, il eu envie de gouter un peu a l’air nocturne, loin des villes encombrées de fantômes coincés dans leur douleur entre les deux mondes. En quelques instant il laissait les dernières habitations derrière lui, bientôt la plaine lunaire ce dessina au bas d’une colline et en un point presque central un vague et minuscule silhouette. Il ralentit le pas, son but n’était pas d’atteindre un point en le moins de temps possible, mais de trouver la quiétude des plaine argentées sous la lumière de l’astre pâle. Comme sous un vent cosmique l’herbe blanche s’inclinait légèrement en une révérence polie envers le défunt, l’air doux de cette nuit de printemps caressait les particules aérienne de l’Anglais d’une bise fraiche et humide lui procurant de métaphysiques frisson de plaisir au travers de toute sa matière en suspend.

Après quelques temps de marche rafraichissante et apaisante, l’âme apaisée au point de lâcher prise sur ce triste au monde, il arriva près de la silhouette qui était enfin celle d’une jeune femme d’une quinzaine d’année ou un peu plus, enfin de corps car le doyen connaissait l’existence du charme de non vieillissement.

Il l’observa plusieurs minutes et l’écouta réciter son long poème puis décida de repartir avec toute sa discrétion mortelle habituelle quand un petit animal pris peur au contact de son être glacer et couina en se précipitant pour mettre le plus de distance possible entre l’ectoplasme et lui en moins de 120 centièmes des secondes. Figer dans son élan le londonien se densifia quelques instants, surpris, assez en tout cas pour être vu par la jeune femme. En moins de trois millièmes, ses molécules reprirent leur place habituelle et dans un pressentiment funeste Morgan se retourna complètement et vis une lueur de surprise interrogative dans ses yeux. En un élan désespérer il lança son esprit au contact de celui de l’étrangère dans le but d’utiliser sa télépathie dans un exercice de cognition cérébral. *Tu ne m’a pas vu ! Tu n’a rien vu ! Tu ne m’a pas vu !*

Personnalité froide

Un rat. Juste un rat qui fuyait. C'est ce qu'aurait pensé le premier imbécile venu, ou du moins n'importe qui ne prenant pas la peine de réfléchir. Dana n'était ni l'un ni l'autre.

Que fuyait ce rat ? Certes pas Dana, puisque la présence de la jeune fille ne semblait pas le déranger outre mesure jusqu'à présent. Les rats étant amateurs de chair vivante, la chose qu'il fuyait était soit trop dangereuse pour lui, soit impossible à dévorer. Puisque Dana aurait senti la présence d'un si grand danger, il ne restait que la seconde option. Confirmée, d'ailleurs, par une apparition soudaine, un frisson imperceptible de l'air. Pendant quelques secondes, une silhouette se matérialisa, avant de disparaître à nouveau.

*Tu ne m’a pas vu ! Tu n’a rien vu ! Tu ne m’a pas vu !*

Un télépathe. Dana savait le danger que cela représentait pour les Héritiers d'Adrian, aussi barricada-t-elle ses pensées, créant un écran infranchissable. Un Akurojin lui avait enseigné à se munir de défenses pour contrer le pouvoir télépathe. Exercice très difficile, certes, mais Dana n'était pas n'importe qui.

La silhouette n'avait été visible que quelques secondes, mais ça avait été suffisant pour que Dana puisse retenir la plupart des détails de l'inconnu. Un homme, grand, plus grand qu'elle, vêtu de noir et de blanc dans un style très anglais. Un être pâle aux yeux d'un très beau bleu, très marquant. Un Akurojin puisque télépathe. Un Ehosia puisqu'invisible. Un être ayant expérimenté les douleurs de la mort.

Le visage de Dana restait semblable à une étendue d'eau lisse et imperturbable, comme gelée. Elle tourna ses yeux sombres vers l'endroit où devait se trouver l'homme.

- Je t'ai vu, Ehosia. Je sais où tu es.

Elle se tourna presque entièrement vers l'endroit qu'elle fixait, le corps de trois-quarts. La brise s'intensifia légèrement, claquant ses cheveux, les rabattant devant son visage, puis derrière. Elle n'avait jamais vu cet homme, elle en était persuadée.

La lune était là. Pleine, ronde, brillante dans son lac d'encre miroitant qu'était le ciel. Si certains ne pouvaient voir en cet astre qu'un visage blême fixant sans s'en lasser les terres de StoneHeart, pour d'autres, il représentait tout autre chose.

Immobile, baigné d'une lueur argentée, Eregan se tenait tout contre la jeune femme qui l'accompagnait. Ses yeux, d'un brun liquide pailleté d'or, allaient et venaient sur les alentours, enregistrant chaque détaille de ce qui se déroulait non loin. Ses oreilles tressaillaient sans cesse, tandis qu'inlassablement ses pupilles revenaient à la Belle argentée qui veillait sur cette nuit.

Près de lui, Enya avait fermé les yeux. Par cette nuit de,pleine lune, ses sens étaient décuplés, mais une sorte d'angoisse lui faisait battre le coeur à la chamade.

Demi-coeur de Lycan. Demi-coeur de Loup.

Elle sentit un frémissement parcourir sa colonne vertébrale. Dans la lumière projetée par l'astre d'argent, elle se sentait revivre, oubliant momentanément les soucis qui lui assombrissaient le coeur.
Elle se sentait animale, ne faisant qu'un avec son compagnon lupin.

D'un bond souple, elle s'installa entre ses épaules épaisses, tandis qu'il s'engageait dans la plaine. Les herbes ondulaient sous le souffle d'une brise violente qui venait de se lever. Une silhouette solitaire, loin, là-bas, semblait les attendre. Ou attendre quelqu'un.

C'était une jeune fille. Ses cheveux, d'ébène dans la nuit, formaient autour de son visage pâle une aura d'ombre, tout comme ceux d'Enya dessinaient derrière elle une comète d'or et d'argent. Inexplicablement, Eregan avançait vers elle, comme aimanté.

Mais ce n'était pas elle qui l'attirait tout d'abord. Car le puissant canidé avait reconnut, dans l'atmosphère, cet esprit qui, autrefois, lui avait fait cadeau de son âme soeur. Les pupilles dilatées, les babines frémissantes, le loup s'avança, fier, majestueux. Il s'arrêta à quelques pas de l'inconnue, et souffla doucement.

Sous la lueur de la lune, l'on aurait pu croire à une apparition. Une jeune file sur son loup géant.

Gardien

Il l’avait senti se fermer immédiatement à son contact comme la coquille saint jaques qu’on chatouille de trop près. Elle l’avais vu, elle savait qui il était, ses pouvoirs, ses faiblesses, maudit rat. La jeune femme se tourna vers lui, le visage auparavant ouvert et heureux au contact des rayons astraux, s’était soudain fermer en un faciès de glace et de danger. Deux yeux aussi noirs que les abysses des enfers fixaient l’emplacement approximatif de ceux de Morgan d’un regard menaçant.

-Je t’ai vu Ehosias, je sais ou tu es !

Panique, ses craintes étaient ainsi fondées. La terreur fit vibrer ses particules en un miroitement imperceptible. Au fond de son esprit un petit être espiègle eu l’idée de bouger, rien que pour contredire la jeune femme. Mais une autre partie de son esprit, plus rationnelle, elle, se demandait comment se sortir de cette situation. Et alors que son cerveau nébuleux mettait au point une stratégie plus ou moins géniale son corps, ou ce qu’il en restait, se dématérialisa complètement. Flottant dans l’azur sucré de la nuit, dispersé en milliard de petites particules argentés invisible a des yeux humains La machine fantastique de son esprit mettait en place une solution pour reprendre la situation en main.

Une idée lui vint a l’esprit,mais a peine formulée elle s’envola avec une sensation étrange qui força sa matière à se rassembler, tout en restant dans le champ de l’invisible. C’était cette sensation que l’on éprouve quand on revient dans c’est milieux familiers a notre enfance ou notre jeunesse. Quelqu’un venait, et pas n’importe qui, la dualité absolue des occultes, née de pratiques désavouées par tous, même en ces temps de libertinage sociétaires. Il l’avait trouvé 16 ans plus tôt sur les plages de la grande baie de l’île et lui avait permis de retrouver sa moitié,son frère d’âme. Il voulait oser porter un espoir en cette personne.

Un loup blanc, trop grand pour exister, fruit de l’imagination d’un dément divin, sur lequel était juchée la chatte-louve,Demi-cœur. Son pouvoir se tendit vers eux, un seul esprit dans deux corps,séparés trop tôt, enfin retrouvés. Il sourit a l’approche du loup et de sa cavalière et, ne souciant pas de la jeune femme alerté par le rat, et toute quiétude revenue il projeta sa pensée dans l’air froid et humide de la plaine nocturne.

-Welcome Half-heart, the full-moonwas waiting for you, and I waited with her.

Par la télépathie, les mots n’étaient pas les seuls a passer, des émotion, des sensation, des images ou toutes pensée pouvait les accompagner ou les remplacer. Et ce message était accompagner de chaleur, de la sensation apaisante de la chaleur d’un feu de boit sur la peau,le parfum évanescent du sable d’une plage et le remous lointain des vagues,souvenirs. De la pensée il fit une révérence appuyée aux deux jeunes femmes et,s’adressant a la première aux cheveux noirs de jais avec un discret accent londonien d’époque.

-Veiller m’excuser, mademoiselle,de vous avoir déranger dans votre méditation, mais les charmes de l’existence éthérée troublent parfois les habitudes de la haute société et j’en fut, a mon corps défendant, la victime avec vous. Je me présente, mister Davenditsh, Morgan, pour vous servir.

Et sur ces paroles, il miroita de manière sensible pour rassurer ses interlocutrices et quelles aient ainsi un support visible a qui s’adresser, sans toute fois laisser assez de sa personne visible pour être bien vu.

-Welcome Half-heart, the full-moon was waiting for you, and I waited with her.

Enya sentit un frémissement parcourir sa colonne vertébrale. Ce timbre, cette voix. Elle les connaissait. Une vague d'émotions diverses envahirent son esprit et elle se contenta de lancer un regard profond à l'être éthéré qui se tenait là.

Sous elle, Eregan s'agita, remua les oreilles, retroussa les babines, puis émit finalement un léger grondement à l'intention de l'ehosia. Ce n'était pas un geste agressif, juste le son d'amis retrouvés, depuis voilà si longtemps. De remerciement aussi, sans doute. Qu'en sais-je ?

Puis l'être se présenta, et la jeune fille put mettre un nom sur ce visage à la fois si nouveau et si ancien. On ne grandissait pas sur StoneHeart, mais cet état figé n'empêchait pas les souvenirs de s'inscrire en soi.

La langue anglaise résonna mélodieusement à ses oreilles, comme un chant oublié, enfoui au fond d'elle-même, ressurgit soudain à ces simples mots. Hal-heart. Demi-coeur.

Ce nom, Enya l'adorait, tout comme il lui était arrivé par deux fois de la haïr. Dans la bouche de Morgan, c'était pour elle sa véritable nomination. Elle coula un regard vers la jeune femme qui se tenait toujours là, immobile. Pour le moment, elle resterait pour elle Demi-coeur, et il en serait très bien ainsi. De toute manière, elle devait l'avoir senti. Cette particularité, si singulière soit-elle, était visiblement très facilement repérable.

D'autant que ces deux races n'étaient - d'ordinaire - pas si semblables que cela. Etrange. Mais on s'y faisait avec le temps. Si, si, c'était vrai.

Enya ouvrit finalement la bouche et murmura :

"Les deux moitié sont réunies. Cette nuit, la lune sera belle. Puisse votre esprit demeurer en paix, Mr Davenditsh."

Personnalité froide

[Et là je crois qu'ils m'ont tous les deux oubliés >< j'vous jure]

-Welcome Half-heart, the full-moonwas waiting for you, and I waited with her.

La pleine lune t'attendais et je t'attendais avec elle. Mais certainement. Dana regarda le splendide loup et sa cavalière. Half-heart, demi-coeur ? Une hybride, donc. Accompagnée d'un loup d'une taille singulière. La jeune fille avait, physiquement, le même âge que Dana. Physiquement puisque Dana avait cette apparence depuis un an déjà. Visiblement, l'Ehosia et l'Hybride se connaissaient. Et s'appréciaient. Dana coula un regard vers la Lune.

"Les deux moitié sont réunies. Cette nuit, la lune sera belle. Puisse votre esprit demeurer en paix, Mr Davenditsh."

Davenditsh. Dana releva l'information et la grava dans sa mémoire. Elle avait un sens inné de l'observation, un don qui lui permettait de savoir beaucoup de choses. Elle n'oublierait pas l'identité de l'invisible Ehosia.

-Veiller m’excuser, mademoiselle,de vous avoir déranger dans votre méditation, mais les charmes de l’existence éthérée troublent parfois les habitudes de la haute société et j’en fut, a mon corps défendant, la victime avec vous. Je me présente, mister Davenditsh, Morgan, pour vous servir.

Morgan Davenditsh. Très bien. Visiblement réchappé d'une autre époque, l'Ehosia avait un accent britannique élégant. Dana croisa les bras et eu un sourire moqueur.

"Tss... La Lune n'attend personne, elle vit seule dans son enfer polaire, si sombre. Toujours belle, toujours resplendissante, l'existence des êtres vivants lui est complètement indifférent. Votre présence ne la change pas. On ne change pas une telle Majesté, souveraine de la Nuit."

Dana décroisa les bras et ferma les yeux, son visage redevenu neutre, laissant le silence s'installer pendant quelques instants. Après un moment, elle rouvrit lentement les yeux et leva le visage vers l'astre nocturne. Elle remonta la main le long de son corps et l'introduisit dans la poche de son jean noir. L'Impératrice de Glace en sortit une boîte à musique et, abaissant à nouveau le visage comme au ralenti, la fit jouer.

Ambiance

La nuit se teinta d'une ambiance nostalgique, mélancolique. La plaine semblait refléter des scènes étranges, des bals où dansaient des jeunes gens heureux, des cimetières où venaient pleurer, à la nuit tomber, des fantômes passés, des enfants au visage marqué par la peur. Ces souvenirs n'appartenaient à aucun des trois êtres présents sur ce lieu, mais à la terre maudite de Stoneheart.

La musique s'arrêta, et une à une les silhouettes disparurent. Dana remit la boîte à musique dans sa poche et sourit.

Gardien

Il senti la réponse, il senti la réaction bien avant que la voix ne confirme ce que les vibrations que la jeune femme avait émise dans l’air n’avait fait que crier.

"Les deux moitié sont réunies. Cette nuit, la lune sera belle. Puisse votre esprit demeurer en paix, Mr. Davenditsh."

Le murmure traversa l’air,flotta près de la froide "dame à la lune", caressa l’herbe de la prairie humidifiée par la fraicheur nocturne, joua dans les poils fébriles d’un jeune campagnol bravant la nuit et les chouettes, vibra aux tympans éthérés de Morgan pour ensuite s’envoler vers l’astre nocturne a la face argentée. Acquiescement.De tout son être Morgan sentis le sens profond de ces paroles. Mais la glace des monts et des profondeurs ne fond jamais, pas même quand les rayons astraux réchauffent chacune des particules de la planète, et la "dame à la lune" devait être faite de ces glaces là pour ne point s’émouvoir de sentiments autres que ceux de son âme glacée.

"Tss... La Lune n'attend personne, elle vit seule dans son enfer polaire, si sombre. Toujours belle, toujours resplendissante, l'existence des êtres vivants lui est complètement indifférent. Votre présence ne la change pas. On ne change pas une telle Majesté, souveraine de la Nuit."

L’Ehosias fut submerger par le tourbillon de sentiments qui le percèrent de part en part,le labouraient pour ne laisser que son âme a vif, sa douleur exposée au vent nocturne. L’ectoplasme dut faire appelle a toute sa conviction et son pacifisme pour s’empêcher la tempête psyonique qui lui démangeais les méninges et qui aurais surement grillé les cellules nerveuses de la pauvre femme qui l’aurais peut-être rejoint dans l’éternité de la mort. La musique échappée de la petite boite que sorti la jeune femme dus d’ailleurs jouer un rôle important dans sa retenue. Des fantômes de souvenirs sombres et douloureux s’échappèrent de la terre imbibée de sang,humain ou nom. Sous leurs yeux hagard le londonien eu un étrange sentiment de familiarité.

La musique s’arrêta et Morgan émergea brutalement comme d’un rêve avec le sentiment de ne pas être a sa place. Il secoua vivement la tête et chassa ces impression étrange de la même manière que disparurent les spectres d’un autre temps. Mais il se souvins des paroles de la "dame à la lune" et son cœur se solidifia, mais la colère, elle, était partie avec les fantômes.

- Ne confondez pas la lune avec votre ego mademoiselle. La lune n’est qu’un astre froid flottant dans l’espace,une boule de roche gelée en orbite autour d’une boule plus grosse un peu plus chaude. Elle n’a donc évidement aucune conscience et ne peu pas être majesté de quoique ce soit. Mais celle que je nomme, elle, est une métaphore, celle des espoirs de l’homme, de l’humanité, et même, surtout, des occultes. Un espoir de paix,de vie. Elle, peut attendre, peut sourire. Elle peut chanter, espérer pour nous, ses enfants qui devons mourir ou êtres illuminés pour comprendre la valeur de la vie.

Durant sa tirade Morgan avait émit de plus en plus de lumière, presque jusqu'à en devenir discernable. Il se reprit rapidement et s’appuya instinctivement sur son inutile canne. Et se tourna vers Demi-cœur et son éclat repris chaleur, quittant sa teinte de glace pour un turquoise chaleureux aux nuances indigo.

-Que le ciel retombe sur ces pattes lorsque la lune tombera pour embrasser sa fille. Ni Terre ni soleil, ni loup ni chat, ni homme ni monstre. Rejoins la.

"Tss... La Lune n'attend personne, elle vit seule dans son enfer polaire, si sombre. Toujours belle, toujours resplendissante, l'existence des êtres vivants lui est complètement indifférent. Votre présence ne la change pas. On ne change pas une telle Majesté, souveraine de la Nuit."

Comme les individus civilisés peuvent être moroses. Enya laissa couler son regard émeraude vers la jeune femme, de qui les mots semblaient s'échapper sans qu'elle ait besoin de faire la moindre esquisse de mouvement ou de pensée. Mais c'était peut-être juste parce qu'elle était de dos.

Alors que la mélodie résonnait doucement, des silhouettes éthérées, plus encore que Morgan Davenditsh, s'élevèrent de la terre, reflétant comme un sombre miroir les épopées passées, dans leurs côtés et d'ombre et de lumière. Eregan souffla doucement, et un nuage de brume argentée vint s'ajouter au ballet brumeux des esprits. Puis tout s'arrêta. Le silence tomba, quelques secondes encore, puis l'Ehosia rompit le silence.

- Ne confondez pas la lune avec votre ego mademoiselle. La lune n’est qu’un astre froid flottant dans l’espace,une boule de roche gelée en orbite autour d’une boule plus grosse un peu plus chaude. Elle n’a donc évidement aucune conscience et ne peu pas être majesté de quoique ce soit. Mais celle que je nomme, elle, est une métaphore, celle des espoirs de l’homme, de l’humanité, et même, surtout, des occultes. Un espoir de paix,de vie. Elle, peut attendre, peut sourire. Elle peut chanter, espérer pour nous, ses enfants qui devons mourir ou êtres illuminés pour comprendre la valeur de la vie.

Enya ramena derrière son oreille une mèche rebelle. Maintenant, l'être fantomatique était discernable, du moins pour elle et ses yeux acérés. Il se tourna. S'appuya sur sa canne.

-Que le ciel retombe sur ces pattes lorsque la lune tombera pour embrasser sa fille. Ni Terre ni soleil, ni loup ni chat, ni homme ni monstre. Rejoins la.

Eregan leva son regard de braise sur l'être. Durant un instant, ils semblèrent ainsi se fixer, comme se faisant parvenir un message. La jeune hybride hocha imperceptiblement la tête, saluant les paroles de Morgan Davenditsh. Puis, levant le visage vers la lune, les paupières closes, elle murmura :

"La lune n'ignore pas les loups, vous savez. Elle leur porte un message d'espoir qu'il est sans doute impossible de comprendre pour vous, dame. Mais quand ils hurlent à la nuit, cette déesse leur répond. Ainsi cela va-t-il..."

Personnalité froide

[Pourquoi tant de haine-euh ?]

- Ne confondez pas la lune avec votre ego mademoiselle. La lune n’est qu’un astre froid flottant dans l’espace,une boule de roche gelée en orbite autour d’une boule plus grosse un peu plus chaude. Elle n’a donc évidement aucune conscience et ne peu pas être majesté de quoique ce soit. Mais celle que je nomme, elle, est une métaphore, celle des espoirs de l’homme, de l’humanité, et même, surtout, des occultes. Un espoir de paix,de vie. Elle, peut attendre, peut sourire. Elle peut chanter, espérer pour nous, ses enfants qui devons mourir ou êtres illuminés pour comprendre la valeur de la vie.

L'Ehosia, visiblement en colère, avait brillé de plus en plus, jusqu'à ce que ses contours en redeviennent presque perceptibles. Dana haussa les sourcils.

-Que le ciel retombe sur ces pattes lorsque la lune tombera pour embrasser sa fille. Ni Terre ni soleil, ni loup ni chat, ni homme ni monstre. Rejoins la.

"La lune n'ignore pas les loups, vous savez. Elle leur porte un message d'espoir qu'il est sans doute impossible de comprendre pour vous, dame. Mais quand ils hurlent à la nuit, cette déesse leur répond. Ainsi cela va-t-il..."

Ma parole, étaient-ils stupides tous les deux ?

"Jamais je n'ai dit que je vous était supérieure, Davenditsh, réfléchissez un peu avant de parler. Cela vous évitera de stupides méprises qui nuisent à votre image, et vous permettront de vous exprimer convenablement. Sachez que les faiblesses des Ehosias sont peut-être malconnues, mais en ce qui me concerne j'en connais les moindres secrets. Je me comptais lorsque je disais qu'aucune existence ne pouvait changer la Lune. Je parlais et de l'astre, et de ce qu'il représente. Pensez-vous que nous, avec notre seule existence, pouvons entamer l'image que les êtres vivants ont de la Lune ? Non, n'est-ce pas ?"

Elle se tourna vers la jeune fille accompagnée du loup.

"Damoiselle Hybride dont j'ignore le nom, sachez que je me nomme Dana et non "Dame". Sur cette île, les apparences sont trompeuses, mais me concernant je n'ai pas l'âge d'être appelée "Dame". Je ne nie pas que les loups ont une âme capable de toucher la Lune. Peut-être me suis-je mal exprimée. Connaissez-vous ce monde ? En avez-vous vu les multiples blessures, causées par des humanoïdes ? Nous sommes responsables de notre relation avec la Dame de la Nuit. Parmi les humanoïdes, à ma connaissance seuls les Lycans et les Hybrides issues de cette race entretiennent un lien particulier avec elle."

Dana s'avança vers l'Hybride. On aurait dit un fantôme, à sa manière de se déplacer. A cause de son katana, brillant dans son dos, et de ses vêtements aussi.

"Vous devriez faire attention à vos propos, Damoiselle. Il ne fait pas bon en révéler trop sur soit-même... Hybride Neko-Lycan. Cela suffit à connaître vos faiblesses et vos forces... Soyez prudente."

Allaient-ils être perturbés ? Oh, mais peut importe après tout.

Dana esquissa un sourire fou. C'était... amusant.

[Quoique, je vous cherche un peu ^^]

Gardien

Depuis ses dernières paroles et celles de demi-cœur, un étrange calme avait enveloppé le cœur de Morgan et même la réplique, toujours aussi agressive, de l'adolescente ne l'ébranla pas. Un pâle sourire triste se dessina sur son visage.Quelles souffrance cette jeune femme avait elle vécu pour cracher ainsi des paroles si acides, comme si celles- ci lui brulaient les lèvres a chaque mots qu'elle prononçais. Alors que le flot intarissable de venin se calmais au bout de deux beau monologues.

-Effectivement nous ne le pouvons,mais rien ne nous empêche d'essayer, ou de la voir différemment, ne vous offusquez donc pas de nos paroles si vous ne les comprenez pas.C'est pourquoi vous ne vous êtes donc pas arrêtée sur ma description de la métaphore lunaire, l'une des métaphores lunaires,celle que je vois et que je comprend, et que vous semblez, par votre comportement pas pouvoir appréhender, car vous ne l'avait apparemment pas remarquer, ou bien aurais-je le bonheur de me tromper et d'imaginer votre fermeture et votre radicalisme d'esprit.

Il marqua une pause, et leva le disque lumineux qui lui servait de visage vers l'astre nocturne. Et dans une sorte de salutation au disque argenter il reprit.

-Vous parlez de l'image qu'on les êtres vivants de la lune, mais ils ont chacun leur propre image d'elle. Il est présomptueux de penser pouvoir ou savoir discerner un seul et global aspect de sa complexité, en tout cas dans les esprit des hommes et des bêtes, et bien entendu, de nous autres, les occultes.

Il finit en rabaissant le visage sur la prénommée Dana. Et lorsqu'il repris ses mot et sa voie avait un ton doux amer, tout comme sa salive dans sa bouche si celle si, et a cette pensée son pauvre cœur mental se seras douloureusement.

- Que m'importe que vous sachiez tout de ma nature, il m'est égale qu'elle n'ai de secret pour personne comme du contraire. Seule l'histoire compte et notre propre vision de nous même. Rien ne sert de cacher au autres ce que nous somme, car ce que nous leur cachons est ce que nous nous cachons a nous même ou ce dont nous avons honte.

Morgan se retourna face a la plaine immense, le visage tendus vers le levant où l'on pouvait voir le ciel s'éclaircir doucement et discerner au loin la lisière floue des grand bois.

-Peut-être que jouer avec les gens vous amuse, mais cela révèle une faille dans votre si belle"armure". Oui se genre de chose dont vous avez si peur, une souffrance que vous transférez sur les autres, un mal qui vous force à les haïr, a vous en méfier, elle vous perdra si vous ne tentez pas de la comprendre et de vous ouvrir au monde qui vous entoure. Je ne sait encore d'où elle vient mais je finirais bien par le savoir,et se jour là, attendez vous a perdre votre plus grande bataille.

Et, sur ces mots, la lueur vacillante s'éteint et une douce bise coucha l'herbe dans la direction des grands arbre.
Mais dans l'esprit de la chatte-louve,retentis une dernière phrase.

*Nous nous reverrons, half-heart, nous nous reverrons*

[bon, désoler pour le temps de réponse. Si vous voulez vous pouvez encore interpeller Morgan,ou un autre truc dans le genre pour le faire rester, like you want]

*Nous nous reverrons, half-heart, nous nous reverrons*

Enya ferma les yeux. L'être immatériel s'était évaporé, la laissant seule avec la jeune femme, si froide. Dana. Elle se nommait Dana. Etrangement, ce préom résonnait aux orielles de la jeune hybride, avec une mystérieuse note de familiarité. Peut-être avait-elle déjà connu quelqu'un du nom de Dana, par le apssé. Si seulement elle s'en souvenait.

Prise d'un intuition soudaine, elle se laissa glisser au sol. Ses pieds nus firent crisser les herbes quand elle se réceptionna en douceur au sol. Elle fit deux pas en direction de la Dana, toujours de dos. Le sielcen était étonnament léger. La brise soufflait légèrement, ramenant sans cesse ses cheveux dorés contre ses joues. Elle passa la main sur le côté, tentant de domestiquer ces mèches rebelles. Mais il n'y avait rien à faire. Ses yeux d'émeraude se fixèrent sur le dos de Dana.

"Peut-être devrions-nous savoir qui nous sommes respectivement avant de porter un jugement à... certains de nos propos respectifs."

Un éclat soudain de civilisation, commeil lui arrivait d'en avoir lorsqu'elle côtoyait longuement des humanoïdes. Une aura semblait se dégager de la jeune femme qui lui tournait le dos. Peut-être était-ce la lumière de la lune, qui créait cet effet soudain. Eregan se tenait derrière elle, la suivant de près. Elle sentait son souffle chaud, vivant, sur sa nuque, entre ses cheveux.

Dana allait-elle se retourner ? Allait-elle au moins l'écouter ?

Personnalité froide

Suite à quoi, l'homme répondant au nom de Morgan Davenditsh s'en était allé, disparaissant au milieu des brumes. Dana était restée le visage dirigé dans la même direction qu'avant que l'Ehosia ne s'évanouisse dans la plaine. L'adolescente leva ses yeux sombres vers la Lune, si belle. Le soleil, lui, agressait les yeux si on le regardait. La Lune laissait le regard se poser sur elle, la dévisager, sans représailles. Un bruit léger, celui de l'hybride descendant du dos de son loup, arriva aux oreilles de Dana. Puis, le silence.

"Peut-être devrions-nous savoir qui nous sommes respectivement avant de porter un jugement à... certains de nos propos respectifs."

Dana resta immobile quelques instants, puis se retourna avec lenteur pour fixer ses yeux dans le regard vert de la demi-Neko, demi-Lycan. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l'adolescente.

"Ce Morgan Davenditsh n'a pas votre maturité d'esprit et c'est fort regrettable. Je suis du même avis que vous. Il semblerait que votre ami m'en veuille, à présent. C'est dommage, ce n'était pas mon but. Mais il a compris toutes mes paroles de travers... A moins que je ne me sois mal exprimée, ce qui est tout à fait possible aussi. Si vous le revoyez, présentez-lui mes excuses les plus sincères. Je ne hait pas les gens, contrairement à ce qu'il a ouvertement déclaré. Je n'ai juste pas l'habitude de côtoyer du monde. Quant à perdre une bataille... Encore faudrait-il que j'en engage une, vous ne pensez pas ? Et comme je suis pacifique... Ce qui n'a pas l'air d'être son cas, à moins que ce ne soit juste moi qui l'énerve."

Et encore faudrait-il qu'il ait les moyens de la mener. Qu'il ait des raisons. Etait-il donc si superficiel qu'un simple désaccord, que de simples paroles sorties de la bouche d'une enfant, car comparé à lui c'est ce qu'elle était, énerve l'Ehosia au point qu'il veuille se battre contre elle ? Car après tout, il était adulte, alors que l'Héritière d'Adrian n'avait pas sa majorité. Quelle ironie. Mais c'était assez comique, quand on n'y pensait, de voir que c'était le plus âgé le plus facile à énerver.

"Donc, votre nom..."

Enya lança un regard profond à Dana, comme si elle cherchait à décrypter ce à quoi la jeune femme songeait. Éphémère désir de se sentir divin, sans doute. Elle garda pourtant le silence, alors que la question de son interlocutrice résonnait encore à ses sensibles oreilles. C'était donc une manie, chez les gens qu'elle croisait, de vouloir à tout prix connaître l'identité précise de celui avec qui ils engageaient la conversation. Bien qu'Enya l'eût esquivé durant la première partie de la conversation, elle se retrouvait désormais au pied du mur. Satanée civilisation. La vie entre les arbres étaient moins complexe, plus animale, plus intuitive. C'était à elle qu'avait été formée la jeune hybride. Il lui fallait désormais se couler dans un moule entre les mâchoires duquel son mince corps ne passait pourtant pas. Jamais - croyait-elle - elle ne s'adapterait véritablement à cette vie que menaient... les autres. Ceux qui lui ressemblaient.

Sans détourner le regard, Enya murmura :

"Par les contrées d'où je viens, on me nomme Demi-Coeur. Ne vous déplaise."

Dana était un peu plus grande qu'elle. Très légèrement, certes. Cette différence était presque invisible, du fait de la tignasse dorée qui recouvrait le crâne de la jeune Neko-Lycan. Ses mèches continuaient de voleter autour de ses yeux, sur ses joues, frôlant ses lèvres pâles. Dans leur ballet endiablé, elles ne parvenaient pourtant pas à cacher ces deux yeux verts qui fixaient sans discontinuer Dana, avec une insistance qui aurait pu paraître étrange à n'importe qui.

Mais pas à Enya.

Personnalité froide

"Par les contrées d'où je viens, on me nomme Demi-Coeur. Ne vous déplaise."

D'accord. Puisqu'il en est ainsi.

Dana réalisa soudain ce qui se passait. Les tentacules de son insatiable curiosité rampait sur sa peau de neige, immaculée, vierge de tout défaut... Le contraire de son âme, de son vrai elle, de cette chose qui horrifierait les gens si elle venait à être mise à nue. La jeune fille frissonna à l'idée que l'image qu'elle offrait puisse être compromise par son insistance. Elle se força donc à se désintéresser de la question. Son intérêt se cabra dans sa tête, puis, comme un cheval que l'on dresse, accepta finalement de se calmer et reflua dans les méandres des pensées de l'adolescente qui s'apaisait. L'autre la fixait toujours.

Ces yeux verts... L'adolescente se remémora une phrase qu'elle avait lu quelque part, dans un livre ouvert par ses doigts guidés par cette fameuse curiosité qui l'habitait. La hantait. Dans la littérature chrétienne, le vert est associé à l'une des trois vertus théologales, l'espérance. L'espoir, hein ? Cette inconnue, debout dans le vert, vert cette fois de la mer d'herbe qui se mouvait autour d'elles comme pour les happer dans ses flots d'émeraude, était-elle remplie d'espoir où en apportait-elle à ceux qui la côtoyaient ? Dana médita la question, se rappelant au passage une chose essentielle.

Elle ne savait plus ce qu'était l'espoir.

L'adolescente soutint sans broncher le regard de la jeune femme. Puis, millimètre par millimètre, les commissures de ses lèvres se relevèrent et un timide sourire fit son apparition sur son visage.

"Soyons amies, si vous le voulez bien."

Je t'en prie

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